« Que ta loyauté s’exerce sur ton propre soi. Ainsi, tu ne seras plus jamais traître envers les autres. »
Shakespeare

0505 Presse201011 640427Combien d'entre nous, à la question "Seras tu là pour fêter Noël avec nous ?" est bien embêté pour répondre.

Quand la tradition ou l'obligation s'invite au festin de Noël, quel dessert préparons-nous ?
Quand Noël devient une corvée ou un choix à faire sur plusieurs invitations : qui privilégier ? Les parents, les beaux- parents, la fratrie et pourquoi lui plus qu'un autre ?

Si la réponse à la question n'est  pas immédiatement : OUI ! Alors demandez-vous pourquoi vous ne souhaitez pas y aller ou qu'est-ce qui, à l'intérieur de vous, vous alerte ? Parce qu'il s'agit bien de vous ! Les occasions sont innombrables pour que cette fête ne soit pas si "familiale" que cela. Regardons ensemble les différents aspects de cette période très spécifique de l'année (réactivée par chaque regroupement familial).

Vous vous faites un plaisir pour cette fête car, vous aller :

  • Retrouver des personnes que vous appréciez, de la famille, des parents, ou des amis
  • Partager des instants précieux autour de ceux que vous aimez et ce, dans un cadre idéal d'échange et de convivialité
  • Échanger des cadeaux et pour vous, c'est toujours un plaisir, déjà dans le fait d'acheter pour ces personnes que vous appréciez
  • Accueillir un nouveau venu : compagne ou compagnon, nouveau né qui va agrandir le cercle familial et amener du "sang neuf" ou une autre façon de voir les choses.

Non, vous n'avez pas envie, car : « La cousine sera là : la dernière entrevue était houleuse ». La colère de cet échange n'est toujours pas partie, épurée, digérée et donc, le sujet de dispute n'est pas clôturé ; les questions restent présentes : que vais-je pouvoir dire à cette personne ? Vais-je pouvoir être moi-même et ne pas être sous pression durant toute la durée de cette fête ? Quoique je dise, ce sera mal interprété ...  

« Papa, Maman ou un membre important de la famille est décédé récemment et se retrouver tous ensemble serait trop douloureux alors que l'année dernière il ou elle était présent. » Le travail de deuil est en cours et c'est normal (étapes du deuil à suivre).

« Le couple s'est séparé et les enfants seront chez l'un ou chez l'autre : tristesse ajoutée à la situation et ou au sentiment de solitude. »
Comment choisir la date de la veillée ou du jour de Noël ? Qui a "priorité" sur qui ? Comment vont se comporter les enfants ? Les propos de l'un ou de l'autre ne vont-ils pas être déformés ?
Pour les enfants, ce sont des situations de grands conflits mais pour les autres personnes présentes également.

« Le dernier Noël a été une catastrophe, car l'oncle Arsène n'a pas pu tenir sa langue et les rancœurs sur l'héritage du grand-père sont ressortis. »

Tous les sujets qui étaient bannis depuis plusieurs mois sont ressortis sous l'effet d'un repas trop arrosé ! Faut-il restreindre le repas ou la boisson ? Quels sont les sujets à aborder ou à exclure d'office dans les conversations ? Doit-on maitriser ou non les propos en famille ?

« De toute façon, chez nous, on ne fête jamais Noël et cela fait plus de trente ans que çà dure. »

Pourquoi ?  D’où vient cette "tradition" de ne pas vous réunir à Noël ? L’un des anciens est parti à cette date là et toute la famille en fut inconsolable. Nous sommes dans le thème du deuil non fait et qui, dans ce cadre, prend en "otage" toute la famille même les "pièces rapportées" et les enfants.

Tout est prévu pour passer Noël à la maison et quelques semaines avant, un des parents ne souhaite plus venir pour ne pas abandonner un des membres de la fratrie et remet ainsi en cause toute la fête : le lieu, les invités, le contexte, …  où se fera la fête ? Avec qui ? Dans quelles conditions ? Comment regarder et comprendre ce qui vient de se passer : un des enfants est-il plus important, plus chéri que les autres ? Comment réagir ? Quelle blessure est infligée? Et bien d'autres exemples encore.

Que voyons-nous de commun dans ces situations ?  La loyauté ou plutôt le conflit de loyauté

Et oui, alors regardons ensemble les définitions : La loyauté est une qualité morale. La loyauté est le dévouement envers une cause ou une personne. Dans le cadre des relations humaines, nous nous rallierons à la définition d'un dévouement d'un individu envers un groupe familial, un clan, un groupe amical, un groupe professionnel ou autres liens sociaux.  Ainsi, dans le cadre de la famille, il s'agit d'une fidélité inconditionnelle à respecter les règles d'une famille. Mais lorsque, nous nous trouvons devant l'impossibilité de faire un choix entre 2 situations telles que si je choisis la situation 1, cela signifie que je rejette la situation 2 et inversement, nous nous trouvons devant un conflit de loyauté. Et comme cela est insupportable (de choisir), je ne choisis pas. Nous sommes là, dans toutes les situations, en phase avec ces conflits de loyautés :0505 Presse201011B320214

  • Loyauté vis-à-vis d'un parent (et pourquoi ce parent là plus que l'autre ?)
  • Loyauté d'un deuil non fait (ai-je le droit de me réjouir alors que l'un des miens est dans la peine ?)
  • Loyauté vis-à-vis d'un des membres du couple (ou des enfants de ce couple ?)
  • Loyauté vis-à-vis de décisions prises en leur temps ?

La question primordiale ne serait-elle donc pas : à qui dois-je être le plus loyal ? à un père, à une mère, des grands-parents, un oncle ou une tante, à son conjoint, à ses enfants, à sa fratrie, à un clan, à ma famille. Et si ce n'était pas plutôt vis-à-vis de nous-mêmes !

Être loyal à soi-même !

Lorsque je suis loyal vis-à-vis de moi-même, je peux me regarder en face, je peux avancer, je peux être attentif à ce que je fais parce que cela me convient. Je peux Etre tout simplement. Quand je suis loyal envers moi-même, je peux être loyal vis-à-vis de l'autre, du groupe familial, amical ou social car ce ne sera pas une loyauté vaine. Voilà un beau programme que l'on pourrait qualifier de difficile à mettre en place, et pourtant si simple lorsque l'on écoute son cœur.

Et vous, à qui êtes-vous loyal ?


Écrit par Lydie POISSON | Publication : 5 décembre 2010