C'est connu, les écrivains aiment voyager. Bien sûr... pour eux, il est plus facile de lever l'encre
Georges Raby

0505 Edito201305 640427

Il est curieux comme les rencontres peuvent confirmer l'attitude que l'on a, la direction que l'on prend, l'activité que l'on met en place, la famille dont on fait partie, le foyer que l'on construit.

Mon mode de fonctionnement est le déplacement : quand je voyage, quand je prends le train, l'avion ou la voiture tout simplement, tout se met en éveil et en joie. Il y a quelque chose de joyeux dans ce qu'il va se passer. Je ne sais pas qui je vais rencontrer lors de ce voyage, ce que je vais écouter comme musique, quels paysages je vais admirer, mais tout mon Etre est joyeux de ce qu'il va découvrir.
C'est comme s'il allait à la rencontre de l'autre, à la rencontre du paysage, à la rencontre de la musique, comme s'il se mettait à l'unisson d'une prochaine découverte, d'une prochaine expérience.

Il y a quelques années, l'idée même de faire une valise pour partir, ne serait-ce qu'un week-end me mettait dans un énorme stress : que vais-je mettre dans ma valise : pull ou tee-shirt ? quelle sera la météo ? sandales ou bottes ? décontractée ou habillée ? robe ou pantalon ? ... bref, un vrai casse-tête ; je préparai ma valise 2 voire 3 jours avant le départ et la veille du départ, une angoisse de dernière minute ? et si j'avais oublié l'important, le primordial, l'utile, le nécessaire ?

Oui, qu'aurai-je pu oublié de si VITAL que j'en oubliai l'ESSENTIEL ?

Une maman qui fait marcher son petit dans le couloir du train ; un papa qui raconte une histoire à son fils ; une grand-mère qui sort les feutres et les crayons de couleur pour sa petite-fille ; le groupe d'ados qui part en week-end voir un concert et qui anime le compartiment ; l'étudiant dans ses cours d'histoire ; le jeune avec les écouteurs sur les oreilles ; la lectrice attentionnée à son livre ; le randonneur avec des images plein la tête de son prochain trekking : tous ont en commun un état d'être qui est de l'ordre du mouvement, de la transmission : transmission de la vie, de la musique, des images, de la joie, de la présence, du savoir, de l'amitié, d'être là tout simplement dans l'instant, dans le présent.

C'est cet état d'être dans le présent, de ne plus avoir de contrainte, de me laisser porter, qui me pousse à être encore plus dans l'acceptation de ce qui est ; la musique du voisin, les cris du petit qui a encore faim, le bruit du groupe de jeunes qui parle fort, des silences ...

Un état de présence dans le mouvement, une impression de faire partie d'un ensemble, d'être au milieu des autres et de faire partie de cette mixité.

Oui, qu'il y a-t-il de si ESSENTIEL, si ce n'est la présence de Soi pour donner encore plus de présence à l'AUTRE : regards, sons, sourires ...

Décidément, qu'il est bon de voyager !

Et vous, comment était votre dernier voyage ?

 

Écrit par Lydie POISSON  | Publication : 14 mai 2013